Le canari dans la mine

Depuis que l’écrivaine québécoise Kim Thúy a confessé qu’elle était en « peine d’amour » avec le Québec qu’elle a connu jadis, en raison du discours anti-immigration très prégnant dans l’espace public, plusieurs personnes ont fortement réagi à sa prise de parole. D’origine vietnamienne, arrivée au Québec en 1978, elle a longtemps fait l’éloge de sa société d’accueil en recevant maints honneurs et en faisant rayonner la littérature québécoise à l’international. Mais elle lance aujourd’hui un cri d’alarme, comme un canari dans la mine, à travers une entrevue de 6 minutes qui mérite d'être écoutée dans son entièreté. En voici un extrait:
« Et pour moi, mon Québec, il m’a toujours aimé. Alors pourquoi ce changement? Soudainement, je deviens une enfant adoptée, et non plus une enfant de la famille. Soudainement on pointe du doigt tous ceux qui ne sont pas du bon groupe comme étant la cause, la source de tous les problèmes de notre société. Et c’est là ma peine, parce que je sais que mon Québec, ce n’est pas ça ».
Cette affirmation, non pas radicale ou extrémiste, découle d’un ressenti que plusieurs personnes vivent actuellement. Pour être honnête, je l'ai entendu beaucoup autour de moi: de personnes blanches ou racisées, d'indépendantistes ou de fédéralistes, de gens progressistes et même de certains conservateurs qui n'apprécient pas le dérapage anti-migrants actuel.
Kim Thúy ne dit pas qu’elle déteste le Québec, ni qu’elle va réellement quitter son pays, mais qu'elle aime profondément sa société d'accueil. Et c'est précisément en raison de cet amour qu'elle sent la responsabilité de s'exprimer publiquement sur les dérives qu'elle observe, afin qu'on retrouve le meilleur que la société québécoise a incarné dans histoire. Elle ne se reconnaît plus dans le discours ambiant qui devient toujours plus intolérant envers les immigrants, dont elle fait partie. Elle répète son profond attachement au Québec en disant : « je sais que mon Québec, ce n’est pas ça ».
Malheureusement, son témoignage a été interprété comme un « crachat », une insulte ou un signe d’« ingratitude » au sein des milieux conservateurs et populistes, comme si Kim Thúy reniait soudainement son pays d’adoption. À l’inverse, elle dit justement qu’elle se sent rejetée par ce pays qu’elle aime, mais qui ne la fait plus sentir chez elle. Comment devrions-nous recevoir ce cri du cœur, considérant les tensions qui traversent la société québécoise, et la situation politique mondiale qui nous mène tout droit vers l’autoritarisme d’extrême droite?
En exprimant ma solidarité envers la prise de parole courageuse de Kim Thúy, qui lui déjà valu une avalanche de commentaires hostiles et une perte possible de son capital de sympathie au sein de la société québécoise, j'aimerais analyser trois types de critiques qui lui ont été adressées par les milieux nationalistes proches du Parti québécois. Je reprends ici une typologie inspirée du célèbre film de Sergio Leone de 1966: Le Bon, la Brute et le Truand.
Le bon
La première réponse renvoie à la posture de l’empathie, du « bon gars » nationaliste qui accueille le témoignage de Kim Thúy qui « va droit au cœur et nous oblige à l’introspection ». Mais loin de faire un réel exercice d'introspection, le bon gars rappelle aussitôt que la cause de tous les problèmes du Québec serait l’immigration de masse. Voilà en gros le contenu de la lettre « Au-delà de la peine d’amour, un filet social à rapiécer » de Jocelyn Desjardins dans les pages du Devoir.
Rappelons que Jocelyn Desjardins est membre du conseil exécutif du Parti québécois (PQ). Il fut jadis un défenseur du nationalisme inclusif à l’époque où il fonda le Nouveau Mouvement pour le Québec en 2011. Mais il reprend aujourd'hui les lignes politiques de son chef Paul St-Pierre-Plamondon, qui préconise une stratégie inspirée du populisme nationaliste de droite, semblable au Parti social-démocrate danois qui adopte une posture hostile à l’immigration et aux minorités depuis 2019.
Dans sa réplique, Desjardins souligne que « la situation d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier, ni même celle de l’époque où Mme Thúy est arrivée, en 1979. Le Québec qu’elle a connu et qui l’a si bien accueillie était différent. Le filet social était plus solide, les Centres d’orientation et de formation des immigrants constituaient des outils d’intégration puissants et nos services publics n’étaient pas au bord de la rupture. L’initiative du siècle de Justin Trudeau n’était pas encore dans l’air du temps et la crise migratoire internationale n’avait pas l’ampleur systémique qu’elle a aujourd’hui. Le contexte matériel a changé. »
Kim Thúy serait donc nostalgique d’une époque révolue. Si le Québec fut jadis très accueillant dans les années 1970, il n’a plus le même luxe aujourd’hui. Desjardins a tout à fait raison de souligner l'érosion de l’État social, la crise du logement et l’augmentation du coût de la vie; mais il n’apporte aucune critique du système économique dominant. Il ignore trois bonnes décennies de néolibéralisme, qui ont démantelé progressivement notre filet social et nos services publics. À ce titre, il faudrait accuser les classes dominantes et les précédents partis au pouvoir depuis 1996 (incluant le Parti libéral du Québec, le PQ et la CAQ), pour la destruction progressive du « modèle québécois », plutôt que les gens qui viennent tout juste d’arriver ici.
Desjardins sous-entend que le Québec ne peut plus accueillir davantage d’immigrants, voire que leur nombre excessif a causé l'explosion du prix des logements et la crise des services publics. Notre « capacité d’accueil », notion aussi floue que la « majorité silencieuse » ou le « gros bon sens », n’est jamais définie. Son analyse « matérialiste » se résume donc à une spéculation sur des changements démographiques non-chiffrés.
Desjardins reprend ici la ligne utilisée par les populistes anti-migrants, qu'ils soient en France, aux États-Unis, en Allemagne, en Italie ou au Royaume-Uni. Le filet social devrait être protégé à tout prix, mais en donnant priorité aux citoyens nationaux. Selon le PQ, l’immigration de masse serait à l’origine du recul du français, la baisse de natalité, la crise du logement, la hausse de la criminalité chez les jeunes, etc. La liste est longue, et l'historien progressiste Alexandre Dumas en a dressé un répertoire sur son blogue.
On prétend faire une analyse des « problèmes matériels et systémiques », tout en omettant l’éléphant dans la pièce : le capitalisme mondialisé et l’oligarchie qui sont les principales causes de cette crise sociale. C'est ce qu'on appelle une analyse tronquée.
La brute
Dans sa chronique « Où voulez-vous aller, Kim Thuy? », Mathieu Bock-Côté met au défi notre écrivaine nationale appréciée du grand public. Il lui rappelle, à juste titre, que l’hostilité à l’endroit de l’immigration n’est pas un phénomène simplement québécois, mais mondial. Le Canada, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Danemark, voire certains pays du Sud rejettent les migrants clandestins. Où Kim Thúy pourrait-elle migrer en 2025, considérant que la plupart des pays à travers le monde durcissent actuellement leurs frontières? Bock-Côté a raison sur ce point : la vague populiste, autoritaire et anti-migrants est un phénomène transnational. Le Québec n'est pas moins ou plus raciste que les autres sociétés à travers le monde: il suit les tendances de l'époque.
Mais au lieu de décrier ce contexte délétère, notre chroniqueur s’en réjouit : son camp réactionnaire est en train de gagner un peu partout dans le monde. Selon lui, le camp anti-immigration aurait raison : « l’immigration massive cause beaucoup de problèmes en matière d’identité, de dépenses sociales, d’insécurité, de logement, de maîtrise des frontières ». Encore une fois, il ne s'agit pas d'une argumentation rationnelle appuyée sur des références ou des faits, mais de suppositions et de récits.
Contrairement à Desjardins qui fait preuve d’un minimum d’empathie, Bock-Côté adopte une posture plus directe, brutale et sans pitié : « vous constaterez assurément que le Québec est une société accueillante, généreuse, mais qui n’a aucun intérêt à accueillir plus d’immigration qu’elle ne peut en intégrer pour faire plaisir au patronat et à la gauche mondaine qui voit dans le mythe diversitaire l’autre nom de la conscience humanitaire. Le Québec ne méritait pas votre petit crachat. »
Le message de notre chroniqueur populiste en chef est on ne peut plus clair : « vous êtes une mauvaise immigrante, ingrate et méprisante : restez à votre place. Nous sommes gentils et généreux, et vous êtes méchante de critiquer notre bon modèle québécois ». Bock-Côté cadre ainsi le témoignage de Thúy comme une insulte, un « crachat » à l’endroit de l’identité nationale. En réalité, c’est lui qui lui crache au visage.
Selon Bock-Côté, toute critique du nationalisme conservateur est immédiatement associée à une « haine de soi », un « rejet du Québec », une « intimidation » qui censure le débat public, au lieu d’ouvrir un dialogue sur le vivre-ensemble. Aussitôt qu’on soulève une critique à l’endroit de dérives potentielles du discours anti-migrants, on nous accuse de « traître à la nation », d’immigrante ingrate, ou de choses encore pires.
Le truand
Dans le climat culturel général hostile à l’immigration, que devrait-on privilégier? Un discours apparemment bienveillant promouvant le dialogue, mais rappelant qu’il y a trop d’immigrants qui sont la source de tous les problèmes de la société ? Ou bien le discours réactionnaire et hostile, qui affirme de façon transparente qu’il faut durcir les frontières pour éviter l’effondrement de la civilisation occidentale ?
Il est possible d’éviter ces deux postures avec un discours hybride, comme le fait très bien le chef du PQ, Paul St-Pierre-Plamondon. Dans sa récente vidéo publiée sur les médias sociaux le 18 septembre, il soutient que les personnes issues de l’immigration sont des Québécois à part entière; c’est une bonne nouvelle. Mais il affirme aussitôt que la principale cause de la crise du logement découlerait « directement » d’une « immigration incontrôlée » (ce qui est faux, objectivement). PSPP prétend que les immigrants n’auraient pas intérêt à soutenir cette immigration incontrôlée, laquelle aurait créée « de toute pièce » la crise du logement. Étonnant.
Certes, il est vrai que l’arrivée importante de nombreux immigrants depuis les cinq années a créé un « débalancement entre l’offre et la demande », voire une certaine pression sur le parc locatif. Faisons preuve ici d'un minimum de charité interprétative: il est vrai que le nombre d'immigrants a augmenté de façon significative ces dernières années, et que cela n'a pas contribué à améliorer la situation. Mais ces personnes récemment arrivées ici sont-elles la cause principale des crises actuelles ? Sont-elles plutôt un facteur qui révèle la crise profonde des services publics qui étaient déjà mis sous pression depuis longtemps en raison des élites économiques et politiques?
La crise du logement existait bien avant l’arrivée des travailleurs étrangers temporaires accélérée par le gouvernement Legault depuis 2019. L'explication réductionniste en termes démographiques passe sous silence le rôle des spéculateurs immobiliers, de la plateforme Airbnb, du sous-financement structurel du logement social par les gouvernements provinciaux et fédéraux depuis les années 1970. Elle oublie complètement les relations étroites entre les promoteurs, les banques et les rentiers sein du marché immobilier capitaliste depuis les années 1990, comme l'a bien démontré le chercheur Louis Gaudreau. Bref, on ignore complètement les facteurs économiques et politiques à l’origine de la crise du logement, comme si celle-ci était seulement provoquée par des flux migratoires incontrôlés.
Attribuer la crise du logement à l’augmentation du nombre d’immigrants, c’est au mieux le fruit de l’ignorance, une compréhension tronquée du marché immobilier, et au pire une tentative délibérée d’épargner la classe des spéculateurs en créant un bouc-émissaire parfait pour l’opinion publique. C’est une version plus polie d’une idée simpliste : « les immigrants volent nos logements ».
Pour PSPP : « une social-démocratie est impossible si on accueille un nombre illimité et toujours plus grand de personnes sur notre territoire chaque année, pour la simple et bonne raison que notre assiette fiscale ne grossit pas en proportion, et donc les services vont finir par en souffrir ». Bref, ce serait les immigrants qui seraient à l’origine de la pression sur notre assiette fiscale, au lieu des baisses d’impôts répétées, des paradis fiscaux et des privilèges de la classe dominante. Beau projet de société.
Une ligne cohérente aurait été de dire : une social-démocratie est impossible si on continue de donner des cadeaux aux ultra-riches pendant qu’on continue de dire aux gens et aux services publics de se serrer de la ceinture. L'effondrement du modèle québécois n'est pas causé par le fait qu'on soit trop nombreux, mais qu'on a délibérément détruit notre filet social au profit des classes privilégiées. Le « filet social à rapiécer » se fera avec tout le monde, et non contre ceux et celles qui viennent d'arriver et souhaitent faire partie de la société québécoise.
Les professeurs sont l’ennemi
Mais le chef du PQ ne se limite pas de dire aux immigrants qu’ils devraient voter pour son parti qui comprendrait mieux leurs « vrais intérêts ». Il construit un autre ennemi, complice de la gauche radicale et des personnes arrogantes qui n’aiment pas le peuple: les élites intellectuelles et médiatiques.
PSPP s’en prend au profil socio-économique des gens qui critiquent l’intolérance du PQ, lesquels ne seraient pas d’abord les immigrants, mais surtout des personnes aisées : universitaires, gens influents des médias et milieux des affaires, qui se soucient peu du sort des familles issues de l’immigration ou des gens ordinaires d'ici. On reprend ici la rhétorique du populisme de droite, qui oppose le « bon peuple » aux « méchantes élites » qui domineraient surtout par leur capital symbolique et culturel. Les élites économiques, elles, sont épargnées.
PSPP reprend ainsi le trope des milieux conservateurs et de figures comme J.D. Vance qui affirmait en 2024 : « les universités et les professeurs sont l’ennemi ». À ce titre, je crois que plusieurs personnes de gauche se trompent lorsqu'elles comparent le chef actuel du PQ à Donald Trump. PSPP n'a ni sa personnalité, ni son outrance ou son style politique. Paul St-Pierre-Plamondon a plutôt le profil de J.D. Vance, plus posé et mesuré, avec une intelligence stratégique, un flair politique et une radicalité qu'il n'a pas peur d'assumer. Tout comme Vance, PSPP était jadis sensible aux idées progressistes, puis il a embrassé la perspective du populisme conservateur lorsqu'il a réalisé que c'était la stratégie payante d'un point de vue électoral, et un moyen de se hisser rapidement au pouvoir.
Selon PSPP, les universitaires, les wokes et les personnes de « gauche radicale » (comme moi) seraient d’abord des êtres narcissiques intéressés par leur image : signalement de vertu, conformité au dogme idéologique, bien-pensance. Ce refrain est bien connu, et répété ad nauseam: les élites intellectuelles et culturelles ne se soucient pas du sort du « vrai peuple » ou des familles qui souffrent. Elles veulent simplement bien paraître, se faire accepter par l’idéologie multiculturaliste dominante, et exhiber leur supériorité morale sur les médias sociaux.
Si des gens comme ça existent bel et bien, la gauche n'a pas le monopole du narcissisme. Plusieurs ténors de la droite populiste et chroniqueurs anti-wokes incarnent tout autant cette posture suffisante et méprisante. Aux social justice warriors de la gauche, les braves « chevaliers anti-woke » répliquent les mêmes procédés, mais avec un contenu conservateur. Au fond, ce n'est pas l'idéologie qui définit le « radicalisme rigide » ou la « personnalité autoritaire », c'est l'attitude, les traits de caractère.
Ainsi, je ne crois pas que PSPP soit viscéralement un idéologue de droite. C'est plutôt un politicien habile qui surfe sur l'air du temps, et qui a choisi comme stratégie politique principale le « populisme de droite ». Sa dernière vidéo est révélatrice de ce récit qui crée une frontière Eux/Nous: les méchants (wokes, gauchistes radicaux, immigrants ingrats, universitaires, élites privilégiées) et les gentils (Québécois, bons immigrants, péquistes, gens ordinaires).
PSPP a la capacité de faire passer un discours radical de façon posée et accessible au sens commun. Il ne mise pas sur l'outrance et les logorrhées de Mathieu Bock-Côté, tout en reprenant ses idées. En ce sens, il joue habilement sur le terrain de la « métapolitique », tout en étant à la tête d'un parti qui pourrait prendre le pouvoir aux prochaines élections. PSPP cherche à ne pas perdre le vote des immigrants tentés par le PQ, tout en essayant de maintenir sa ligne politique présentant les mesures les plus fermes en termes de réduction de l'immigration sur l'échiquier politique.
Comment plaire aux déçus de la CAQ, aux personnes progressistes désabusées par QS, aux contribuables frustrés tentés par le PCQ, aux nationalistes viscéralement hostiles à l'immigration, ou encore aux immigrants qui en arrachent et qui veulent d'abord s'intégrer à la société québécoise sans faire de vague? Voilà le tour de force qu'essaie de réaliser PSPP, en créant une coalition large autour de son projet. En sera-t-il capable, en jetant le blâme sur les profs d'université, les élites médiatiques, les flux migratoires incontrôlés et la gauche radicale ? Ça reste à voir.
Un élan de solidarité
Outre ces commentaires conservateurs invalidant de diverses manières la prise de parole de Kim Thúy, celle-ci a heureusement reçu une vague de sympathie et de solidarité. Si on lui crache au visage, elle reste un canari dans la mine, et des gens ont entendu son appel. Comme l'a souligné cette excellente lettre ouverte du Collectif Super Boat People formé d'enfants de réfugiés d'origine asiatique, il ne faut pas rester indifférents ou silencieux face à son témoignage, surtout dans le contexte politique actuel qui banalise la rhétorique anti-immigration.
« Nous sommes choqués de voir sa prise de parole sincère accueillie non pas avec écoute, mais avec dénigrement. Kim Thúy parle d’une peine d’amour, on lui répond avec un procès d’intention. Elle dit se sentir mise à l’écart dans un climat social clivant, on la traite de privilégiée ingrate. C’est précisément ce type de réaction qui lui donne raison d’être inquiète. [...] La sortie de l’autrice ainsi que la vague de soutien qu’elle a suscitée agissent comme un signal fort. Cependant, il ne suffit pas de se réclamer de cette solidarité symbolique. Derrière le cri du cœur de Kim Thúy, combien de personnes inconnues du public sont expulsées, invisibilisées, privées de statut et de services, espérant plus d’équité ? »
L'heure est grave. Il est essentiel pour les forces progressistes de ne pas rester les bras croisés, ou insensibles face à cette offensive du populisme de droite qui fait de « l'immigration massive et incontrôlée » le grand bouc-émissaire de notre époque, en compagnie de la « gauche radicale » et des « universitaires » qui sont désignés comme des élites, ennemis et/ou complices du même phénomène qui voudrait détruire, effacer ou remplacer la nation québécoise.
Comment faire? Je conclus en partageant la fin de la lettre du Collectif Super Boat People qui appelle à dépasser le clivage majorité/minorités. « La suite cohérente à cette sortie est d’écouter avec respect et d’amplifier les voix de celles et ceux qui portent à bout de bras cette responsabilité collective, particulièrement les organismes communautaires, les citoyens déjà mobilisés et les personnes immigrantes, réfugiées et les demandeurs d’asile eux-mêmes. Pour ce faire, engageons-nous ensemble pour l’accès à la justice, aux soins, à l’éducation et aux droits fondamentaux. Continuons de faire entendre nos voix. »
Member discussion