Pour qui voter à Montréal?
Les élections municipales arrivent à grands pas, et plusieurs personnes progressistes à Montréal se posent la question suivante: pour qui voter?
Mise à part les anarchistes et les abstentionnistes qui refusent d'emblée le jeu électoral pour des raisons politiques, la gauche a maintenant non pas une, mais deux options devant elle: Projet Montréal dirigé par Luc Rabouin, et Transition Montréal avec son nouveau chef Craig Sauvé. La tension entre le "vote de conviction" et le "vote stratégique" est aujourd'hui palpable dans ces milieux.
Après deux mandats de l'administration Plante, quelques déceptions et une certaine "usure du pouvoir", plusieurs progressistes sont tenté·e·s par une nouvelle option de gauche qui semble plus assumée. Or, face à la victoire probable de Soraya Martinez Ferrada et de son parti Ensemble Montréal, d'autres préfèrent appuyer Luc Rabouin afin de ne pas faire reculer Montréal dix ans en arrière, que ce soit au niveau des pistes cyclables, de la dérèglementation de Airbnb, et autres politiques de droite alignées sur le milieu des affaires.
La question ici n'est pas triviale: un taux élevé d'indécis à 37% crée un contexte d'incertitude, avec une légère prédominance de la droite. Si on additionne les appuis actuels à Craig Sauvé et Luc Rabouin, cela donne 23% pour les partis progressistes, tandis que les appuis à Soraya et Gilbert Thibodeau (un ancien candidat de Coderre, très à droite et flirtant avec des thèses conspirationnistes), totalisent 34%.

Les trois blocs (gauche, droite et indécis) sont dans une configuration instable, mais on sent bien une "volonté de changement" partagée par la population. Craig prétend représenter le changement par la gauche, Soraya défend un changement par la droite (bien qu'elle prétende ne pas avoir d'idéologie), et Luc soutient qu'il incarne le changement "par son style de leadership et son approche plus collaborative". Comment y voir clair dans cette situation?
Brasser la cage?
Regarderons rapidement du côté de Transition Montréal et son nouveau chef Craig Sauvé. Rappelons que ce dernier fut conseiller municipal de Projet de Montréal de 2013 à 2021, avant de siéger comme élu indépendant par la suite, puis de se présenter comme candidat du NPD lors d'une élection partielle en septembre 2024. Craig a flirté avec un retour au sein de Projet Montréal en 2025, projet qui n'a pas abouti en raison des enjeux entourant une allégation d'agression sexuelle (qui s'est réglée à l'amiable et n'a pas conduit à de procédure judiciaire) selon les dires de Valérie Plante, tandis que Craig prétend qu'il a rejoint Transition Montréal à cause d'un désaccord politique.
Outre cette affaire qui jette une ombre sur la candidature de Craig Sauvé, celui-ci garde une posture de gauche assumée. Dans un article du Devoir, Craig promet "brasser la cage pour défendre la métropole face au gouvernement du Québec. Il s’engage aussi à "taxer les ultrariches" pour financer des logements sociaux, milite contre le démantèlement des campements d’itinérants et défend les salles de spectacles menacées par les plaintes de bruit." Regardons point par point en quoi ces éléments se démarquent de Projet Montréal.
- Lorsqu'il est question de défendre la métropole face au gouvernement du Québec, cela va un peu de soi. Valérie Plante l'a fait maintes fois durant ces deux derniers mandats, on peut faire l'hypothèque que Luc Rabouin fera de même, tout comme Soraya Martinez Ferrada si elle est élue. Dans tous les cas, c'est moins la volonté de la mairie de Montréal qui fera une différence, que le parti au pouvoir à Québec.
- Dans son programme: "Transition Montréal propose d’instaurer une taxe foncière progressive sur les propriétés unifamiliales de luxe, au-delà de 3,5 M$. Les sommes récoltées seront entièrement consacrées à la lutte contre l’itinérance et l’inabordabilité des logements à Montréal." Voilà une excellente idée sur papier, mais le problème est que cette mesure est interdite par la loi. La Ville de Montréal avait déjà faite cette proposition dans le cadre de la consultation autour du projet de loi 39 (Loi modifiant la Loi sur la fiscalité municipale et d’autres dispositions législatives) en 2023, et ce dossier fut porté par nul autre que Luc Rabouin! Autrement dit, les deux partis progressistes s'entendent sur cette mesure, mais cette promesse électorale n'est pas applicable dans le contexte actuel malheureusement.
- Concernant les démantèlements de campements de personnes en situation d'itinérance, Craig Sauvé défend une ligne plus claire que Projet Montréal, dont la précédente administration a autorisé maints démantèlements ces dernières années. Or, en juillet dernier, l'OCPM a recommandé de cesser toute forme de démantèlement de campements tant que les services adéquats n'étaient pas disponibles. De son côté, Luc Rabouin promet d'investir davantage dans la lutte contre l'itinérance à travers le financement du logement social et non-marchand, et il "s'engage à céder à l’organisme CAP St-Barnabé le terrain de l’ancien YMCA, propriété de la Ville, sur lequel est installé l’un de ses refuges d’urgence".
- Concernant la question du règlement sur le bruit et l'encadrement de la vie nocturne, c'est là qu'on voit une différence plus marquée entre les deux partis. D'une part, Projet Montréal a adopté en juillet 2025 un nouveau règlement sur le bruit qui vise à être plus clément avec les salles de spectacle, mais tout en laissant plus grande marge de manœuvre aux policiers et une hausse importante des amendes en perspective (10 000 $ pour une première infraction, contre 1500 $ auparavant).
- Cette décision a d'abord été froidement reçue par les milieux culturels et la scène de la vie nocturne. Par contraste, Transition Montréal s'engage à "protéger la scène culturelle contre la gentrification commerciale; réviser les critères d’accès aux subventions municipales pour rééquilibrer et appuyer les événements, festivals, et lieux de diffusion émergents ; limiter l’engagement du SVPM aux interventions relatives à la sécurité et aux urgences; maintenir et bonifier le programme d’aide municipale à l’insonorisation ; établir des zones culturelles protégées ; nommer un.e maire.sse de la nuit et un conseil de la nuit".
- Or, Projet Montréal semble avoir corrigé le tir, en se montrant davantage à l'écoute de la scène nocturne et en modifiant sa position le 16 octobre dernier. "L’approche finalement proposée s’inspire des meilleures pratiques internationales en reconnaissant des niveaux de bruits raisonnables adaptés en fonction du cadre urbain. Comme demandé par le milieu, c’est la médiation qui prime avec des équipes indépendantes de médiateurs·rices et des inspecteurs·rices dédié·es. Les établissements pourraient se voir proposer un accompagnement pour limiter les nuisances. Par ailleurs, les amendes seraient maintenues entre 600 à 2000$, tel que demandé par les parties prenantes. Les policiers ne répondront plus aux plaintes de bruit générées par de la musique amplifiée. Ils pourront désormais se concentrer sur les situations d’urgence dont les dangers imminents et les comportements humains (bagarres, actes indécents, cris)."
Après un examen attentif, on constate certaines différences , mais aussi des ressemblances importantes entre les engagements de Projet Montréal et Transition Montréal. Cela est encore plus vrai si on regarde les propositions de ces partis en termes de logement social, de tarification sociale du transport en commun, de l'environnement sécuritaire autour des écoles, de la transition écologique, où les différences sont plutôt mineures, voire cosmétiques.
Une autre différence se trouve autour de la question palestinienne, où Craig Sauvé a signé très tôt le Pacte anti-apartheid né d'un collectif citoyen montréalais opposé au génocide, alors que Luc Rabouin n'avait pas encore signé ce pacte au moment de publier ce texte le 24 octobre. Notons qu'il avait fait des déclarations de solidarité envers le peuple palestinien et s'était engagé à appuyer un embargo sur les armes envoyés à Israël, mais sans plus.

Or, Luc Rabouin a finalement décidé de signer le Pacte Anti-Apartheid le 25 octobre, comme il l'a annoncé sur son compte Instagram. Certaines personnes diront peut-être qu'il a agit un peu trop tardivement ou par opportunisme, mais je dirais qu'il s'agit plutôt d'un signe d'écoute. Ainsi, Luc pourrait être un bon interlocuteur pour les forces de gauche si nous continuons à faire pression pour une ville plus abordable, démocratique et solidaire.

Bref, les personnes de gauche privilégiant un "vote de conviction" iront fort probablement voter pour Craig Sauvé et son parti Transition Montréal, considérant les positions de Projet Montréal comme étant trop "centristes" et "timides", relevant d'une "gauche pragmatique" trop prompte à faire des "compromis" pour préserver le pouvoir à tout prix. Mais un examen attentif des positions des deux partis remet en question cette lecture trop binaire.
Bien que je m'identifie moi-même à la perspective d'une "gauche décomplexée" qui ne doit pas avoir peur de défendre ses idées et ses propositions plus radicales en faveur du changement social, ma position personnelle concernant les élections municipales à Montréal m'amène plutôt à privilégier une stratégie mixte, mêlant vote stratégique et vote de conviction, en fonction du territoire précis où l'on vit.
Luc Rabouin: un trésor caché de la gauche montréalaise
Je l'avoue d'emblée, j'ai personnellement un biais positif en faveur de Luc Rabouin que je connais depuis une dizaine d'années. En 2014, pendant que je finissais ma thèse de doctorat sur la politique municipale, j'ai eu la chance de le rencontrer dans un café à Paris alors qu'il était à la tête Communauto France. J'avais eu la chance de lire son ouvrage Démocratiser la ville: Le Budget participatif de Porto Alegre à Montréal (Lux, 2009), où il montrait ses fines connaissances en matière de démocratie participative, combinant une aspiration de transformation sociale avec une approche réaliste de réformisme municipal.
À l'époque, je vais l'avais trouvé à la fois accessible, humble, sympathique et posé. Il avait une posture pragmatique, tout en défendant de fortes convictions. Il n'avait pas un "profil militant" ou "combatif", mais une manière de s'exprimer qui parvenait à traduire des idées fortes dans un langage plus institutionnel. Cela m'avait plu d'emblée, étant moi-même souvent tiraillé entre des tendances plus "radicales" et "réformistes" par moments.
J'ai rencontré Luc via l'entremise du militant anarchiste de Milton Park, Dimitri Roussopoulos, qui a fondé le Centre d'écologie urbaine de Montréal, dont Luc a été le directeur général de 2009 à 2012. Par la suite, Luc a poursuit son engagement au sein de l'économie sociale à Montréal, via la CDEC du Centre-Sud/Plateau-Mont-Royal, puis la Caisse d'économie solidaire, avant de se lancer en politique municipale depuis 2019. Ce parcours témoigne d'un engagement constant au sein de la société civile montréalaise et de "l'aile gauche de l'économie", travaillant à bâtir un modèle économique non-capitaliste (quoique compatible ou se développant dans les interstices du système actuel).
Bien que je ne sois pas un ami proche de Luc, je l'ai recroisé en septembre 2024 à Gatineau lors d'un rendez-vous de la Nouvelle vague municipale, où il assistait avec intérêt à cette rencontre réunissant plus d'une centaine d'élu·e·s municipaux de gauche issus d'une dizaine de régions du Québec. Sa simple présence à cet événement témoigne de sa volonté de tisser des liens de solidarité avec les forces du changement présentes dans différentes municipalités, que ce soit en milieu urbain, péri-urbain et rural. Cela représente à mes yeux une excellente nouvelle, surtout dans un contexte où le municipalisme ne peut se construire dans une seule ville à la fois, mais doit miser sur des solidarités fortes avec d'autres territoires.
Un autre point qui me donne confiance envers la candidature de Luc Rabouin à la mairie de Montréal, c'est son flair stratégique et sa capacité à incarner une vision progressiste en rupture partielle avec l'administration Plante, tout en préservant l'héritage des transformations positives effectuées par Projet Montréal au fil des ans. Par exemple, au lieu de s'entêter dans la multiplications des projets de pistes cyclables (qui se développeront encore, mais à un rythme moins effréné), il préfère mettre la priorité sur la crise du logement. Même si la "question écologique" jouera encore un rôle au sein de Projet Montréal, la "question sociale' revient au-devant de la scène.
Par ailleurs, au lieu de s'entêter avec le règlement 20-20-20 qui fut un échec monumental, notamment en raison d'une possibilité pour les prometteurs de fournir une compensation financière pour contourner l'obligation de créer 20% de logements sociaux, Luc entend corriger le tir. Selon cet article de Pivot: "la solution consisterait à rendre obligatoire la construction de 20 % de logements hors marché et à mieux utiliser l’argent collecté auprès des promoteurs." Luc n'abandonne pas ses anciens engagements de construction de logements sociaux et hors-marché pour plaire aux promoteurs immobiliers, mais pour trouver d'autres voies plus efficaces pour atteindre ses objectifs.
Un style beige? Entre compétence et inspiration
Bref, le style de leadership plus "collaboratif" de Luc s'incarne d'abord dans sa possibilité d'écoute et son "pragmatisme". Évidemment, cela peut sembler un signe de "centrisme" aux yeux de la gauche radicale, c'est-à-dire une propension à faire des compromis avec le pouvoir et les classes dominantes. Or, il faut dépasser les simples perceptions et les différences de styles à mon avis.
Luc s'inscrit en partie en continuité avec la trajectoire de Projet Montréal et l'administration Plante qui ont gouverné la Ville au "centre-gauche" depuis 2017. L'élection de Luc à la mairie ne signifierait donc pas un recentrage, comme si Valérie Plante incarnait jadis la voie de la "gauche radicale" (comme le prétendent certains commentaeurs de droite). Selon ma lecture, Luc Rabouin incarne avant tout une gauche social-démocrate classique, pragmatique et compétente, en privilégiant la question sociale et économique sur la question environnementale, tout en ayant à cœur la question de la démocratie participative qui fut négligée à mes yeux par l'administration Plante.
Selon l'opinion de certaines personnes, Luc aurait un déficit de charisme, avec un style "beige" et peu inspirant. Pour ma part, ce n'est pas uniquement la personnalité ou la "vibe" d'une personne qui devrait nous motiver à l'appuyer, mais aussi ses idées, ses objectifs, ses compétences, sa capacité à réunir des gens pour effectuer des transformations concrètes. Le fait que Luc choisisse l'actuelle mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Gracia Kasoki Katahwa, comme numéro 2 d'une nouvelle administration à Montréal, est un bon signe à mon avis. L'alliance entre la compétence et l'inspiration, une vision stratégique et la capacité à mobiliser les foules, le pragmatisme et la la "spontanéité sensible", voilà un équilibre difficile à trouver au sein de la gauche contemporaine.
Je me suis déjà prononcé sur cette question, à l'époque des profonds déchirements au sein du parti Québec solidaire entre 2023 et 2024. Bien que mes propres positions politiques penchent davantage en faveur d'une "gauche radicale" et d'une posture plus combative et authentique, je ne crois pas que cette perspective à elle seule puisse gagner, car son principal risque est la marginalisation. Dans le sillage de la publication du livre Les têtes brûlées de Catherine Dorion qui avait créé des remous au sein de QS en remettant en cause le "pragmatisme" de l'ancien porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois, j'écrivais alors:
Pour reprendre une formule de Kant, la raison politique sans passion est vide, et les passions politiques sans raison sont aveugles. Il me semble aujourd'hui que la gauche solidaire doit résoudre ce dilemme, et qu'au-delà du réflexe de prendre position pour « Gab » ou pour « Catherine » dans ce débat, il importe d'aller au-delà des écueils de chaque tendance, de surmonter cette contradiction, et d'inventer une nouvelle voie.
Malheureusement pour QS, les déchirements internes entre l'aile "radicale" et l'aile "pragmatique", si on peut les nommer ainsi, ont mené à l'affaiblissement du parti, que ce soit en termes d'appuis électoraux ou sur le plan de la démobilisation de la base militante. C'est pourquoi, malgré le fait que j'ai moi-même contribué à ces houleux débats internes contre l'aile centriste du parti, je reste sensible aux risques de la division des forces progressistes, qui se se manifeste encore aujourd'hui au niveau de la gauche municipale montréalaise, qui se disperse entre les personnes qui rejoignent Transition Montréal, et les gens qui restent fidèles à Projet Montréal malgré ses difficultés.
Comment lutter contre ces obstacles, rester fidèles à ses convictions en votant pour des idées et un programme qui nous tiennent à cœur, tout en faisant preuve d'un minimum de sens stratégique? Voici comment j'essaie de naviguer concrètement dans ce dilemme.
Au-delà du dilemme stratégie/conviction
Bien je n'habite plus à Montréal depuis un an (je suis maintenant résident à temps plein à Gatineau), voici comment j'aurais voté à Montréal si j'en avais l'opportunité aux élections municipales de 2025. Je vous partage ma réflexion ici, car j'ai majoritairement habité à Montréal de 20 ans à 38 ans, et cette ville reste mon principal lieu d'appartenance. De plus, la victoire d'un parti de gauche dans la métropole du Québec représente à mes yeux un élément décisif pour le rapport de force des groupes progressistes, surtout dans un contexte où la gauche électorale est en train de s'effondrer, tant au niveau fédéral (avec le NPD) qu'à l'échelle provinciale (avec QS).
Alors que les mairies de Laval, Longueuil, Québec et Gatineau risquent encore de maintenir une nouvelle vague d'élue·e·s ayant une sensibilité progressiste et écologiste, la perte de Montréal au profit de la droite représenterait un autre gros coup dur pour la gauche. Vous me voyez venir: l'appui à Luc Rabouin à la mairie de Montréal m'apparait comme un vote stratégique incontournable pour toute personne de gauche souhaitant éviter une victoire de Soraya, et donc de la droite à la tête de Montréal.
Ceci étant dit, il ne s'agit pas ici de voter pour Projet Montréal en bloc, comme s'il s'agissait de la seule voie de salut. Si j'habitais dans l'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve par exemple, je voterais sans hésiter pour Anaïs Houde à la mairie d'arrondissement (qui se présente sous la bannière de Transition Montréal), notamment parce que c'est une camarade et une femme inspirante qui a été au cœur de la mobilisation 6600 contre l'entreprise Ray-Mont Logistiques.
Si je résidais à Verdun, je voterais pour Céline Audrey Beauregard à la mairie d'arrondissement. Elle est une de mes anciennes étudiantes qui fut très impliquée dans le collectif citoyen Demain Verdun, avant d'être élue comme conseillère municipale en 2019 sous la bannière de Projet Montréal, puis de se présenter à la mairie en 2025. Si j'étais résident du Plateau-Mont-Royal, je voterais pour Cathy Wong à la mairie d'arrondissement, une femme inspirante et progressiste qui pourrait incarner un renouveau au sein de Projet Montréal.
Bref, je ne crois pas que le vote stratégique et le vote de conviction soient mutuellement exclusifs; on peut voter stratégique pour la mairie de Montréal, voter avec son cœur dans son arrondissement, et combiner différentes stratégies au besoin. Après les élections de 2025, le plus important est de ne pas rester les bras croisés, mais de poursuivre son engagement politique, que ce soit en mettant une pression continue dans la rue, en faisant des activités de plaidoyer, en misant sur l'entrisme, l'infiltration, l'action directe, etc.
Pour ma part, je vais voter à Gatineau cette année pour l'actuelle mairesse Maude Marquis-Bisonnette, qui m'apparaît comme le pendant féminin de Luc Rabouin. Heureusement pour Gatineau, il n'y a qu'un seul parti progressiste uni contre le parti adverse de Mario Aubé qui représente les intérêts des promoteurs immobiliers. J'écrirais un prochain texte sur la politique municipale à Gatineau, mais à mes yeux l'essentiel est d'essayer de miser sur une gauche assumée et unie face aux forces de droite qui sont toujours plus puissantes, y compris à l'échelle locale.
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